Val de Saône, prairies humides et forêt alluviale. 24 mars 2024.

Mars, mois des giboulées et des averses de courtes durées. Nous y avons eu droit, mais pas trop abondantes et gênantes et de belles périodes ensoleillés nous ont offert des paysages étincelants.

Ces bords de la Saône depuis Port Rivière sont très agréables avec les rives bordées de beaux arbres.

Mais, attention, parfois la Saône déborde. La crue de référence de 1840 avait entraînée la mort de plusieurs personnes et détruit plus de 2000 habitations en pisé. Puis d’autres nombreuses crues ont nécessité des travaux afin de limiter les dégâts.

Ce site du Val de Saône abrite un patrimoine naturel lié à la dynamique de la Saône et de l’agriculture. Les prairies humides constituent l’un des principaux milieux. Ce sont des prairies pâturées ou fauchées. Le site a gardé les « trous » formés par l’exploitation de la terre qui servait à la fabrication du pisé matériau de l’habitat traditionnel.

Les saules coupés en trognes ou en têtards par des générations de paysans, forment de remarquables alignements d’arbres vénérables.

Les terres arables sont utilisées par le maraîchage et les cultures Les zones boisées correspondent à des boisements naturels et des plantations de peupliers. La Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) de la famille des Liliacées devient rare et nous n’avons pu observer que quelques exemplaires qui semblaient en fin de floraison.

La Laîche probablement aigüe (Carex acuta) est une plante caractéristique des milieux humides.

Le Groseiller rouge (Ribes rubrum) a ses fruits déjà formés.

Parmi les autres fleurs rencontrées : la Bugle rampante (Ajuga reptans), le Lamier blanc (Lamium album), la Cardamine des prés (Cardamine pratensis), la Renoncule tête d’or (Ranunculus auricomus), une plante qui ne pousse qu’en sous-bois.

La Bugle rampante. MP.
Le Lamier blanc. MP.
La Cardamines des prés. MP.
La Renoncule tête d’or. MP.

De curieuses « fleurs » verdâtres attirent notre regard. Ce sont celles de l’Orme mineur (Ulmus minor). En fait ces « fleurs » sont les fruits (samares) qui contiennent une petite graine de 7 à 15 mm. Les Ormes ont été décimés par la graphiose.

La cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis) à qui un escargot rend visite.

Les papillons sont de sortie dès que le soleil arrive : l’Aurore (Anthocharis cardamines) femelle sur sa plante hôte, la cardamine des prés.

Mais aussi la Phalène picotée (Ematurga atomaria), un hétérocère qui vole de jour.

Une abeille sauvage, l’Osmie cornue (Osmia cornuta) butine une pâquerette.

Ce sont 36 espèces d’oiseaux que nous avons vus ou entendus Parmi eux, les Courlis cendrés (Numesius arquata), oiseau emblématique des vastes prairies humides se sont fait entendre et voir. Ils nicheront  dans ce milieu qu’ils affectionnent en évitant troupeaux de vaches et fauches.

Courlis cendré. Wikimedia Commons. Andreas Trepte.

Des Canards colvert (Anas platyrhyncos) partagent une grande flaque d’eau à proximité des cultures avec des Chevaliers culblanc (Tringa ochropus).

Chevaliers culblanc. Wikimedia Commons. J. M. Garg.

Le castor fréquente les bords de la Saône.

Lièvre, chevreuil (traces), écureuil, ragondin trouvent refuge dans cet espace et sans doute bien d’autres espèces animales ou végétales que nous n’avons pas pu observer en une journée ou parce que pas à la bonne période de l’année. Ce site mérite bien son classement Natura 2000. Mais il est fragile et il serait souhaitable qu’il soit mieux protégé.

Marcelle (compte-rendu), Marie-Pierre, Myriam (photos), Pascale.

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